Témoignages | Comité de soutien | 2010

Lors de la lutte pour la survie du Théâtre du Lierre en 2010, un comité de soutien d’une quarantaine de personnalités du monde théâtral fut formé. En voici une sélection de leurs témoignages. Le Théâtre du Lierre a néanmoins fermé ses portes en 2011.

Oui, Cher Farid, raser un théâtre est une destruction irréversible ;  en construire un, une œuvre de très longue patience.

La continuité de notre travail est une nécessité pour nous, bâtisseurs, pour les acteurs avec qui nous partageons l’aventure, et aussi pour le public.

Je connais le souffle qu’il a fallu pour croître Le Lierre, et je suis témoin de la rare qualité de vos spectacles.  Je vous apporte tout mon soutien.

Avec mon amitié chaleureuse,

Peter Brook
Directeur Théâtre des Bouffes du Nord

Implanté depuis plus de vingt ans rue du Chevaleret, le Théâtre du Lierre a su évoluer en s’assignant une ambition de plus en plus haute, tout en prenant garde d’y associer étroitement ses spectateurs. Farid Paya et les nombreux partenaires qu’il a choisis pour l’accompagner dans son parcours ont su montrer qu’un théâtre populaire – c’est-à-dire ouvert au plus grand nombre et inscrit dans le service public – pouvait être en même temps un laboratoire dédié à l’expérimentation et à la recherche, à la condition de les relier sans discontinuer à la création artistique, avec la collaboration du public.

Robert Abirached
Ecrivain, critique dramatique

Le témoignage intégral

Implanté depuis plus de vingt ans rue du Chevaleret, le Théâtre du Lierre a su évoluer en s’assignant une ambition de plus en plus haute, tout en prenant garde d’y associer étroitement ses spectateurs. Farid Paya et les nombreux partenaires qu’il a choisis pour l’accompagner dans son parcours ont su montrer qu’un théâtre populaire – c’est-à-dire ouvert au plus grand nombre et inscrit dans le service public – pouvait être en même temps un laboratoire dédié à l’expérimentation et à la recherche, à la condition de les relier sans discontinuer à la création artistique, avec la collaboration du public.

Cette petite salle est ainsi devenue, au fil des années, un lieu de recherche sur les rapports du théâtre, de la musique et de la danse, c’est-à-dire, plus précisément, sur la voix et le mouvement considérés comme des langages au service du texte ou de formes scéniques nouvelles. On devine aisément qu’ici la recherche débouche sur des apprentissages – stages, ateliers, session d’études proposés aux professionnels et aux amateurs – , voire sur l’élaboration d’un nouvel usage de la représentation.

Non seulement, tout au long de son activité, le Théâtre du Lierre ne s’est jamais enfermé dans un élitisme stérile, mais il a eu le souci d’avancer en proposant à son public des enjeux passionnants qui ne se limitaient pas à l’acquisition de techniques ou de savoirs, mais qui touchaient au plus profond de la mémoire des hommes, avec la redécouverte des grands mythes fondateurs de la tragédie et la convocation des figures légendaires qui nous parlent toujours si fortement.

Pour toutes ces raisons, qui montrent à quel point le Théâtre du Lierre est lié à son territoire, où se trouvent ses racines et où est sa base avancée, je ne peux pas croire que la nouvelle salle qui lui était dès longtemps destinée dans la même rue puisse lui être soudain refusée. Contraindre le Lierre au déménagement serait le handicaper gravement. Et il serait proprement impensable, sous prétexte de renouveau, de lui retirer les moyens qui ont fait son originalité dans le paysage théâtral parisien.

Robert Abirached
Ecrivain, critique dramatique

Au nom du Centre national du Théâtre, je tiens à souligner l’importance signifiante du rôle que Farid Paya et l’équipe du Théâtre du Lierre remplissent dans le domaine du théâtre, des spectacles et de la recherche culturelle.

Jacques Baillon
Directeur du Centre national du Théâtre
Ancien directeur de la DMDTS au Ministère de la Culture

Le témoignage intégral

Au nom du Centre national du Théâtre, je tiens à souligner l’importance signifiante du rôle que Farid Paya et l’équipe du Théâtre du Lierre remplissent dans le domaine du théâtre, des spectacles et de la recherche culturelle.

La singularité de Farid Paya et de son équipe touche toujours un nombreux public et cela est d’autant plus exceptionnel que leur niveau d’exigence et leurs objectifs sont très élevés en matière d’art.

Paya et le Lierre ont réussi à nouer un lien fort entre la tradition la plus antique et la recherche la plus contemporaine. Il s’agit en effet d’un travail sur le corps, sur le vers, sur la poésie et n’hésitons pas à le dire sur la technologie.

La rareté de ce travail est d’autant plus appréciable qu’elle est partagée par de nombreux spectateurs. Il faut rappeler les succès de l’Épopée de Guilgamesh, des Sophocle, des Sénèque et des Racine.

Dans ce lieu, qui fut toujours très convivial, et qui mériterait maintenant de bénéficier de beaucoup plus d’espace, Farid et ses acteurs sont parvenus à une authentique pluridisciplinarité grâce à la mise en relation des différents niveaux et des différents arts du spectacle (texte, musique, chant, danse, mouvement, nouveau moyen technique).

Si la réputation du Lierre en matière de mise en scène tragique n’est plus à faire en France et dans les festivals étrangers, (notamment la tétralogie “Le Sang des Labdacides”), il est important de rappeler le travail de recherche sur l’histoire et sur la technique et ses exercices accompli par Farid Paya au travers de la publication de ses ouvrages.

Enfin, s’il est un point qu’il faudrait retenir avant tout c’est le fait que le Lierre a réussi a favoriser les programmations les plus pointues tout en les rendant accessibles au plus grand nombre.

Jacques Baillon
Directeur du Centre national du Théâtre
Ancien directeur de la DMDTS au Ministère de la Culture

Le Théâtre du Lierre s’est imposé sur la scène française, grâce aux efforts et aux initiatives de Farid Paya, comme un lieu d’expérimentation et de recherche où le public a pu se confronter à certaines des plus audacieuses explorations du son dans ses rapports organiques au mouvement. À cela s’ajoute un travail particulièrement original sur les grands textes épiques dont Farid Paya a proposé de belles versions scéniques.

Georges Banu
Président d’honneur de l’Association Internationale des Critiques de Théâtre
Rédacteur en chef de la revue Alternatives théâtrales
Professeur d’Etudes Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle

Le témoignage intégral

Le Théâtre du Lierre s’est imposé sur la scène française, grâce aux efforts et aux initiatives de Farid Paya, comme un lieu d’expérimentation et de recherche où le public a pu se confronter à certaines des plus audacieuses explorations du son dans ses rapports organiques au mouvement. À cela s’ajoute un travail particulièrement original sur les grands textes épiques dont Farid Paya a proposé de belles versions scéniques. À force d’un engagement opiniâtre et, souvent, en surmontant des difficultés économiques, l’animateur Farid Paya a fini par ériger le Théâtre du Lierre en un espace à la fois convivial et agréable, un lieu où le plaisir des voix s’associe au plaisir des textes. Il s’agit d’un lieu qui, au fil des années, a trouvé son identité et s’est imposé comme un des lieux de référence pour la scène parisienne.

Il me semble, le plus sincèrement possible, que la Ville de Paris ne peut pas se résoudre à sacrifier le Théâtre du Lierre car une telle décision amputerait la ville justement d’un de ces lieux originaux qui font sa richesse, qui assure sa diversité. Le Théâtre du Lierre mérite de poursuivre son existence et de se développer sur la voie qui, depuis tant d’années, fut la sienne. 

Georges Banu
Président d’honneur de l’Association Internationale des Critiques de Théâtre
Rédacteur en chef de la revue Alternatives théâtrales
Professeur d’Etudes Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle

Qui a peur de Farid Paya ? Qui veut se débarrasser de lui ? Qui a peur de sa rigueur et de son exigence artistique ? De son intelligence du théâtre qui situe son travail dans la lignée des aventures artistiques des plus intéressantes qui nous soient données de voir en France ?

Lew Bogdan
Homme de théâtre, metteur en scène, auteur.
A dirigé le Festival Mondial du Théâtre de Nancy, puis, en Allemagne pendant vingt ans, des établissements – dramatiques et lyriques – parmi les plus féconds d’outre-Rhin. Il a aussi dirigé pendant dix ans, le Phénix – Scène Nationale de Valenciennes.

Le témoignage intégral

Qui a peur de Farid Paya ? Qui veut se débarrasser de lui ? Qui a peur de sa rigueur et de son exigence artistique ? De son intelligence du théâtre qui situe son travail dans la lignée des aventures artistiques des plus intéressantes qui nous soient données de voir en France ?

Farid Paya a construit une œuvre, jalonnée par des créations de haute qualité théâtrale, qui demeurent avec le temps, de véritables références.

Il a – dans un système théâtral français bâti presque exclusivement sur le mercenariat théâtral – construit et su maintenir une troupe – et au-delà, fondé une véritable “famille théâtrale”. Une famille à laquelle il a légué son éthique, son exigence, ses méthodes de travail, son immense culture des théâtres du monde, son sens de la beauté et de l’harmonie.

Il a construit enfin une pédagogie et installé la transmission des savoirs du théâtre au cœur de ses préoccupations.

Voilà un homme de théâtre rare, qui a su ériger un théâtre – quasiment de ses mains – et le faire vivre pendant des décennies, sans jamais se laisser aller – comme bien d’autres aujourd’hui – à transformer son lieu en épicerie culturelle, pour répondre aux modes, à la facilité et au seul intérêt du fric et de la religion de la rentabilité culturelle à court terme. Religion que préconise avec insistance, une politique avide de résultats rapides dans l’intervalle de deux élections.

Le souci de Paya n’est pas non plus de faire plaisir en priorité à une certaine caste de politiques, bouffis de prétentions et de certitudes, qui au fond, méprisent le théâtre dans ce qu’il a de plus noble et ne voient dans cet art au mieux qu’un cataplasme social.

Le théâtre que dirige Farid Paya, est toujours plein. Il attire des publics divers depuis des décennies maintenant. Les choix du Lierre sont toujours pertinents en matière de programmation, comme en matière de création et répondent à une perception supérieure de ce qu’il convient aujourd’hui de proposer au public. De ce qu’il est important de lui proposer, sans concessions et sans flagorneries. Ce “public” dont les Trissotins du Pouvoir se gargarisent et qui est sans nul doute, moins con que ne le prétendent sans pudeur ceux qui se décrètent comme les maîtres à penser de la politique artistique. Ceux qui se donnent aujourd’hui comme hier, en Surintendants des plaisirs octroyés au peuple.

Le théâtre n’est pas seulement de la fanfreluche chic et choc. Les vrais metteurs en scène ne sont pas seulement des “habilleurs de textes” ou des bateleurs de foire commerciale. Le théâtre est un art, qu’on se le dise enfin. Ceux qui le font, sont des artistes. Paya en est un.

Qu’on arrête enfin de massacrer le talent et de vomir l’authentique culture théâtrale !

Que cesse enfin ce mépris du Politique pour le théâtre !

Qu’on cesse aussi d’étaler ouvertement son inculture et son incompétence quand il s’agit de statuer sur la vie ou la mort d’une aventure théâtrale parmi les plus intéressantes à Paris. Car l’activité théâtrale de Farid Paya, je le répète, est bien une aventure théâtrale de tout premier plan.

Ceux qui veulent sournoisement y mettre un terme, en porteront la responsabilité historique et la honte qui l’accompagnera et se perpétuera. Car la mémoire saura toujours les débusquer et les moquer. Et aussi les accuser.

Lew Bogdan
Homme de théâtre, metteur en scène, auteur.
A dirigé le Festival Mondial du Théâtre de Nancy, puis, en Allemagne pendant vingt ans, des établissements – dramatiques et lyriques – parmi les plus féconds d’outre-Rhin. Il a aussi dirigé pendant dix ans, le Phénix – Scène Nationale de Valenciennes.

Riche de son passé, résolument tourné vers l’avenir…

Lorsque l’on me demande de révéler (de réveiller) mes plus beaux souvenirs de théâtre, surgit immédiatement de mon “tiroir à mémoire” ELECTRE, spectacle créé par Farid Paya dans les années 80. Ce fut l’occasion de découvrir une équipe, une aventure, celle du théâtre du Lierre.

François Chesnais
Directeur du F.C.M
Fonds pour la Création Musicale
(Ancien directeur de l’action artistique de l’ADAMI)

Le témoignage intégral

Riche de son passé, résolument tourné vers l’avenir…

Lorsque l’on me demande de révéler (de réveiller) mes plus beaux souvenirs de théâtre, surgit immédiatement de mon “tiroir à mémoire” ELECTRE, spectacle créé par Farid Paya dans les années 80. Ce fut l’occasion de découvrir une équipe, une aventure, celle du théâtre du Lierre.

Lieu improbable, cet ancien atelier de la SNCF s’est transmuté, passant du travail de la matière brute à celui de l’esprit. Il a gagné une âme. Farid Paya a su donner une identité forte, unique à son théâtre.

Lieu de recherches, d’expérimentations, de tentatives, le Théâtre du Lierre est avant tout une ouverture sur le monde accueillant avec générosité une multitude d’artistes créateurs, musiciens, compositeurs, danseurs, chorégraphes, acteurs, metteurs en scène, etc… Le public ne s’y trompe pas, fidèle et exigeant. J’ai toujours été surpris qu’avec si peu de moyens, le théâtre du Lierre soit fréquenté assidûment par des spectateurs de tous âges, de toutes conditions sociales, ancré dans la vie d’un quartier populaire du XIIIème arrondissement de Paris.

Le théâtre du Lierre, c’est l’audace de la liberté. De la tragédie grecque à la musique contemporaine, l’exigence de la découverte nous plonge dans le passé pour mieux renaître dans les interrogations d’aujourd’hui questionnant un avenir incertain. Faisons en sorte que l’avenir du théâtre du Lierre soit une certitude.

François Chesnais
Directeur du F.C.M
Fonds pour la Création Musicale
(Ancien directeur de l’action artistique de l’ADAMI)

Farid Paya est un des premiers metteurs en scène a avoir eu l’audace de monter deux des tragédies de Sénèque que je venais de traduire pour l’Imprimerie Nationale. C’est ainsi que j’ai fait sa connaissance. Sa mise en scène a fait date (1994) car il rompait avec un théâtre tragique uniquement du texte pour donner à ces pièces antiques leur dimension originelle de rituel vocal, par le “parler-chanter” et retrouver ainsi un théâtre du jeu, grâce sans doute à sa double culture iranienne et française.

Florence Dupont
Professeur de latin et littérature latine

Le témoignage intégral

Farid Paya est un des premiers metteurs en scène a avoir eu l’audace de monter deux des tragédies de Sénèque que je venais de traduire pour l’Imprimerie Nationale. C’est ainsi que j’ai fait sa connaissance. Sa mise en scène a fait date (1994) car il rompait avec un théâtre tragique uniquement du texte pour donner à ces pièces antiques leur dimension originelle de rituel vocal, par le “parler-chanter” et retrouver ainsi un théâtre du jeu, grâce sans doute à sa double culture iranienne et française. En cela il était visionnaire puisqu’il introduisait un théâtre poétique qui ne séparait plus texte, chant et danse. Tout le monde fait cela aujourd’hui mais sans avoir toujours le talent et l’imagination créatrice de Farid Paya.

Ce qui fait du théâtre Lierre un lieu particulier est cet intérêt conjoint pour les différents arts, avec un panorama totalement ouvert allant du plus archaïque au plus contemporain.

C’est pourquoi notre Université Paris-Diderot collabore régulièrement avec le Lierre, dont la proximité géographique nous permet de travailler avec le théâtre vivant.

Il est à souhaiter que cette collaboration se maintienne dans les conditions actuelles et avec les mêmes personnes.

Florence Dupont
Professeur de latin et littérature latine

 

Cher Farid,

C’est bien volontiers que je reviens sur notre histoire et celle du Lierre qui remonte à 1983….

Quel courage d’avoir ouvert ce lieu, à partir de rien… et fait tous ces travaux, en grande partie exécutés par ta petite équipe et toi-même !..

Colette Gervais
Ancienne directrice de la Banque de la Cité
Actuellement Conseillère pour le département “images et spectacles”
Banque Espirito Santo et de la Vénétie

Le témoignage intégral

Cher Farid,

C’est bien volontiers que je reviens sur notre histoire et celle du Lierre qui remonte à 1983….

Quel courage d’avoir ouvert ce lieu, à partir de rien… et fait tous ces travaux, en grande partie exécutés par ta petite équipe et toi-même !..

1985 – Opéra Nomade, succès, suivi de bien d’autres, Electre (1986), Le Procès d’Oreste (1988), la Danse de Ciguri (1992), la tétralogie, “Le Sang des Labdacides” joué entre 1999 et 2004, pour cause de succès public.

D’ailleurs, ce public, ton public est toujours là, bien présent et la salle est pleine.…

L’espace de rencontre, juste avant la salle, reste également un lieu de rencontres, que nous, spectateurs, adorons.

Je n’oublie pas les autres grands succès, Andromaque et Phèdre de Racine, Noces de Sang de Lorca mais aussi “L’Épopée de Guilgamesh” que tu as écrit (bravo !).

Dès 1983, nous avons travaillé ensemble au sein de la Banque de la Cité ; nous t’avons toujours suivi car la gestion du Lierre a toujours été faite de façon minutieuse et claire. Nous pouvions faire sans l’ombre d’un souci, les relais sur tes subventions, nous savions que les spectacles seraient là et que la saison était attendue par ton public, qui sait qu’il trouvera un beau et bon spectacle mais qui sait, aussi, qu’il apprendra quelque chose.

Malgré de nombreuses difficultés financières et d’obstacles divers, érosion monétaire, stagnation du montant des subventions, retard sur leurs paiements, tu as toujours su faire face, grâce à la “justesse” de la gestion du théâtre et jamais le banquier n’a eu à en souffrir…et tu as toujours su conserver sa confiance.

Moi, qui suis une “ancienne”, quand je pense à toi et ton travail, ces quelques mots me viennent :

quel courage

quelle qualité de spectacles (qui élèvent toujours)

quelle gestion au millimètre…

Cordialement

Colette Gervais
Ancienne directrice de la Banque de la Cité
Actuellement Conseillère pour le département “images et spectacles”
Banque Espirito Santo et de la Vénétie

 

Je veux parler par cette lettre, de l’admiration et de l’estime que j’ai pour Farid Paya et la présence active au théâtre qu’il dégage.

Son travail est en tous points remarquables :

– Par son aspect novateur,

– Par sa présence dans tous les arts de la scène,

– Dans son répertoire tragique où particulièrement le mythe et l’alchimie nécessaire à sa mise en œuvre ne lui sont en rien étrangers.

Il sert les textes avec compétence et un regard artistique de premier plan.

Il a écrit lui-même des livres où il expose et défend toutes ses “positions” si remarquables et si nécessaires de nos jours.

Donc, son implantation dans le XIIIe arrondissement de Paris est de toute validité ne serait-ce par sa programmation forte et simplement superbe.

J’ai de l’admiration pour lui et son travail.

Jean Gillibert
Écrivain – Homme de Théâtre – Psychanalyste.

 

Le Théâtre du Lierre est aujourd’hui un lieu unique dans le paysage théâtral parisien. Poursuivant depuis plus d’un quart de siècle un projet ambitieux et cohérent, il peut être donné comme exemple du point de vue de l’esprit qui anime chacun des membres de son personnel. Son directeur, Farid Paya, a su transmettre à chacun d’eux l’idée de l’éminente dignité du travail théâtral et le respect du public, qui ne sauraient aller l’un sans l’autre.

Karim Haouadeg
Critique dramatique de la revue Europe ;
Secrétaire-général adjoint de la Société d’Histoire du Théâtre ;
Chercheur associé au Centre allemand d’histoire de l’art à Paris.

Le témoignage intégral

Le Théâtre du Lierre est aujourd’hui un lieu unique dans le paysage théâtral parisien. Poursuivant depuis plus d’un quart de siècle un projet ambitieux et cohérent, il peut être donné comme exemple du point de vue de l’esprit qui anime chacun des membres de son personnel. Son directeur, Farid Paya, a su transmettre à chacun d’eux l’idée de l’éminente dignité du travail théâtral et le respect du public, qui ne sauraient aller l’un sans l’autre.

Le Lierre ne se contente pas d’accueillir des spectacles de théâtre et de danse. Il est aussi un lieu d’échange et de formation, de production et de recherche. Une recherche poursuivie depuis plusieurs décennies, que chaque nouvelle création, chaque nouveau stage vient enrichir. Recherche perpétuelle convoquant toutes les disciplines artistiques, qu’elles soient d’origine occidentale ou orientale, traditionnelles ou contemporaines, et tâchant de les porter à leur plus haut degré d’exigence.

Loin des spectacles formatés et interchangeables que trop de théâtres parisiens osent sans vergogne proposer à leurs publics, le Théâtre du Lierre a su créer avec son public, de l’Opéra Nomade au Pas de l’Homme, en passant par Le Sang des Labdacides, L’Epopée de Guilgamesh ou Noces de Sang des liens étroits et chaleureux, presque familiaux.

Le Lierre est l’un des rares théâtres parisiens qui possède un public fidèle et passionné, qui s’y sent vraiment chez soi. Farid Paya a fait du Théâtre du Lierre un lieu à dimension humaine où la représentation théâtrale peut retrouver sa double vocation d’activité à la fois civique et sacrée.

Karim Haouadeg
Critique dramatique de la revue Europe ;
Secrétaire-général adjoint de la Société d’Histoire du Théâtre ;
Chercheur associé au Centre allemand d’histoire de l’art à Paris.

Le théâtre du Lierre est un espace de création fondamental en ce sens que Farid Paya y porte le projet (obsessionnel pourrait-on dire) de mettre en acte et en scène les ressorts mêmes de ce qui constitue l’oralité : musiques, gestes, mythes transformés en textes, etc.

Bernard Lortat-Jacob.
Ethnomusicologue, Directeur de recherche émérite au CNRS.
Ancien responsable du Laboratoire d’ethnomusicologie CNRS/Musée de l’Homme.

Le témoignage intégral

Le théâtre du Lierre est un espace de création fondamental en ce sens que Farid Paya y porte le projet (obsessionnel pourrait-on dire) de mettre en acte et en scène les ressorts mêmes de ce qui constitue l’oralité : musiques, gestes, mythes transformés en textes, etc.

Le travail qui s’y fait se nourrit de traditions multiples, souvent méditerranéennes, où la vocalité occupe une place centrale. En tant qu’ethnomusicologue, spécialiste de la méditerranée, c’est toujours un plaisir pour moi de voir comment, à travers le “recyclage” très talentueux de F. Paya, peuvent s’incarner sur scène, des réalités profondes – celles que, s’il a un peu de patience et de talent, l’ethnologue peut encore trouver “sur le terrain”.

Le théâtre du Lierre est donc un espace de création, mais aussi de traditions dont, directement ou indirectement il porte le témoignage avec une efficacité émotionnelle très remarquable.

Tous mes encouragements, Farid, pour la suite. J’attends en particulier ton Médée avec la plus grande impatience.

Bernard Lortat-Jacob.
Ethnomusicologue, Directeur de recherche émérite au CNRS.
Ancien responsable du Laboratoire d’ethnomusicologie CNRS/Musée de l’Homme.

 

Le Théâtre du Lierre est un lieu que nous avons remarqué dès notre arrivée en France et lors de notre formation. Il représente pour nous un lieu spécifique et singulier, pluridisciplinaire, ouvert à la recherche et la transmission des savoirs. C’est un lieu d’ouverture artistique et culturelle où chaque artiste peut proposer son travail que celui-ci soit reconnu ou non.

Compagnie “À Fleur de Peau”
Direction artistique : Denise Namura et Michael Bugdahn

Le témoignage intégral

Le Théâtre du Lierre est un lieu que nous avons remarqué dès notre arrivée en France et lors de notre formation. Il représente pour nous un lieu spécifique et singulier, pluridisciplinaire, ouvert à la recherche et la transmission des savoirs. C’est un lieu d’ouverture artistique et culturelle où chaque artiste peut proposer son travail que celui-ci soit reconnu ou non.

Le Théâtre du Lierre permet des rencontres et favorise l’authenticité des compagnies qu’il accueille, donnant la possibilité à l’artiste de montrer son propre langage, ses propositions artistiques et de les diffuser.

Pour nous, cette rencontre est devenue une aventure enrichissante et a permis d’échanger nos connaissances avec le travail de Farid Paya et des compagnies accueillies. Nous nous souvenons de belles rencontres tant intéressantes qu’humaines  avec, entre autres, Eugenio Barba, Ludwik Flaszen, des chorégraphes contemporains, la cie Théâtre du Mouvement, artistes formés par des écoles de mime corporel, et encore avec le Centre National de la Danse par le biais de Anne-Marie Reynaud.

Un mélange des genres qui ont fait de ces rencontres orchestrées par Farid Paya des événements essentiels au développement artistique de tous les participants.

Des collaborations étroites ont pu ainsi voir le jour et nous ont permis de rencontrer d’autres danseurs, chorégraphes et comédiens, de discuter avec eux et partager différents points de vue ensemble. L’événement “Matières à conversation” par exemple représentait une collaboration entre le Théâtre du Lierre, le Théâtre du Mouvement et le CND et était une rencontre entre les professionnels et le public favorisant le débat d’idées et la transmission de diverses recherches artistiques.

Ce moment d’échanges entre personnes toutes venues d’horizons différents et conversant sur un même thème comme “le mouvement et la parole” a été à chaque fois une richesse de plus pour nous.

Le Théâtre du Lierre se démarque également par sa programmation hétérogène et inclassable voire singulière qui est influencée par la transversalité artistique et par son travail précurseur sur le mélange des disciplines. La programmation amène de plus en plus de spectateurs intéressés par le choix d’une recherche artistique originale et rigoureuse, riche en propositions et qui ne tient compte que du travail et de l’humain.

Les créations de Farid Paya sont depuis toujours fidèles à ce que représente ce lieu et à ce qu’il en a fait, fidèles également à son esthétique et sa qualité de toujours.

C’est avec un intérêt certain que nous suivons son travail comme il suit le nôtre et que nous respectons ses recherches et son professionnalisme envers le spectacle vivant.

Nous avons été accueillis en coréalisation au Théâtre du Lierre depuis 2004 et sommes depuis la saison 2008 en résidence. Nous avons pu ainsi présenter 7 de nos créations. C’est une histoire de confiance, un parcours essentiel à notre reconnaissance artistique. Nous avons pu ainsi diffuser nos spectacles et continuer à investir le paysage parisien. La résidence est incontestablement une chance pour notre compagnie et notre projet artistique de se voir installer quelques temps dans un lieu pour créer des spectacles, organiser des ateliers et des stages, entreprendre de réunir professionnels et amateurs pour des conférences. Nous pouvons alors continuer à fidéliser un public et nous y intéresser, leur faire découvrir nos spectacles dans un lieu qui nous est cher et convivial.

Pour tout ça, nous remercions sincèrement Farid Paya et son équipe et souhaitons longue vie au Théâtre du Lierre.

Compagnie “À Fleur de Peau”
Direction artistique : Denise Namura et Michael Bugdahn

 

Ah Dieu, que le Lierre est joli !

Il n’est pas trop difficile d’écrire quelques mots chaleureux sur le Théâtre du Lierre : ils le seront autant que le sont ce lieu et son équipe.

Thierry Pariente
Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (Ensatt)
Ancien conseiller puis délégué au théâtre au ministère de la culture
Fondateur et directeur de l’association « Théâtre et Cinéma en Ile de France » (Thécif) de 1990 à 2003

Le témoignage intégral

Ah Dieu, que le Lierre est joli !

Il n’est pas trop difficile d’écrire quelques mots chaleureux sur le Théâtre du Lierre : ils le seront autant que le sont ce lieu et son équipe.

Mon histoire professionnelle a croisé dès ses débuts, à la fin de 1990, Farid Paya et ceux qui alors – ils sont encore nombreux auprès de lui aujourd’hui – au bout de la rue du Chevaleret, ouvraient leurs portes à un public curieux des croisements entre théâtre, musique et danse, entre culture occidentale et orientale, entre grand répertoire et recherche contemporaine, entre travail de troupe et découverte de personnalités fortes et singulières.

Dans Paris mais aux portes Est de la capitale, presqu’à Ivry, il était alors une maison d’artistes plus proche de la friche que de l’institution, offrant un abri aux cultures croisées, proposant des voyages sensuels et sensibles à des spectateurs voisins ou venus de loin.

On allait au Lierre et on en revenait chaque fois surpris et heureux de s’être laissé embarquer pour des terres étrangères le temps d’une représentation. Je me souviens d’avoir été convié au festin de Thyeste, cannibale de ses fils, lors de la création des tragédies de Sénèque fraichement traduites par Florence Dupont et mises en scène par Farid Paya, et d’être sorti tremblant du spectacle à la recherche de ma voiture garée dans une rue Watt alors sombre et mystérieuse. Une émotion comme seul le théâtre peut en susciter et comme seul alors ce théâtre là, avec sa force visuelle et sonore, avec sa qualité d’accueil, avec ses propositions artistiques très personnelles, pouvait et peut encore faire naître.

Car s’il s’agit de défendre aujourd’hui la reconstruction du Théâtre du Lierre, il s’agit aussi et surtout de rappeler qu’un théâtre est d’abord un lieu d’âmes vives qui meurt lorsqu’il est banalisé et brutalement vidé de ceux qui le constituent. Le Lierre n’est pas qu’un hall, des bureaux et une scène, c’est une troupe, c’est un projet, c’est un “point de vue” esthétique et politique. A quoi servirait de le faire renaître de l’extérieur pour le tuer de l’intérieur, sinon, dans cette époque si matérialiste, à reconnaître le primat du bâtiment sur ses habitants ? Et qui sont les habitants d’un théâtre, sinon les artistes et les spectateurs qui, au cours du temps, ont appris à se connaître, à se frotter, à se provoquer et à se découvrir indispensables les uns aux autres ?

Le Lierre est d’abord une aventure. Laissons-la se poursuivre et s’enrichir des mutations profondes du quartier qui l’a vue naître. Laissons-la faire le lien entre le passé récent de cette partie si mouvante du XIIIème arrondissement et son avenir à construire. Laissons-la continuer de marquer de son empreinte ce territoire de proximité qui, par la grâce du théâtre, devient chaque soir un morceau du monde.

Thierry Pariente
Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (Ensatt)
Ancien conseiller puis délégué au théâtre au ministère de la culture
Fondateur et directeur de l’association « Théâtre et Cinéma en Ile de France » (Thécif) de 1990 à 2003

 

N’arrachez pas le Lierre !

À l’étonnement des sondeurs qui se penchent sur les pratiques culturelles des Français, il apparaît que la demande en spectacle vivant, en théâtre, est devenue croissante. Dans une société de plus en plus prise dans les filets de réseaux technologiques et des liens virtuels, les individus et les familles sont en demande de relation organique, concrète, vivante. Le théâtre a ce privilège de tisser de la relation – à l’opposé du relationnel utilitaire – autour d’une œuvre qui initie à l’intelligence émotionnelle, au plaisir subtil, à la connaissance réfléchie.

Jean-Marie Pradier
Professeur Emérite

Le témoignage intégral

N’arrachez pas le Lierre !

À l’étonnement des sondeurs qui se penchent sur les pratiques culturelles des Français, il apparaît que la demande en spectacle vivant, en théâtre, est devenue croissante. Dans une société de plus en plus prise dans les filets de réseaux technologiques et des liens virtuels, les individus et les familles sont en demande de relation organique, concrète, vivante. Le théâtre a ce privilège de tisser de la relation – à l’opposé du relationnel utilitaire – autour d’une œuvre qui initie à l’intelligence émotionnelle, au plaisir subtil, à la connaissance réfléchie.

Ce préambule est pour dire mon inquiétude lorsque j’apprends les menaces qui pèsent sur le Théâtre du Lierre que dirige Farid Paya depuis près de trente ans, dans un quartier de Paris en plein développement. La suppression d’une boulangerie dans le même arrondissement causerait un traumatisme profond. Notre nourriture se limite-t-elle au pain ?

Lorsque Farid Paya, à l’issue d’études brillantes en 1972 – Centrale ! – décide de fonder une troupe de théâtre deux ans plus tard, il se met au service de la société en prenant un risque personnel considérable. Est-il coupable d’avoir choisi de faire un théâtre de qualité, exigeant, nouant de multiples partenariats avec des plus jeunes, des universités, créant un public véritable, et non une simple clientèle ? Les initiatives du Lierre sont innombrables. À la différence d’établissements commerciaux, assurément légitimes mais moins ambitieux, le Lierre et son directeur ne produisent pas seulement des spectacles. Farid Paya a toujours accompagné sa démarche et la vie du théâtre par une réflexion originale dont témoignent les ouvrages qu’il a publiés et sur lesquels il travaille encore. Il a ouvert largement Le Lierre aux expérimentations, aux débutants, à la danse, fidèle en ce sens à l’esprit qui anime les troupes les plus novatrices de notre temps.

Ce n’est pas servir les intérêts des citoyens, franciliens, parisiens et autres, que de museler en lui coupant les moyens de son action un artiste qui a donné la preuve de sa fidélité et de sa créativité dans la longue durée. Ce n’est pas marquer un avantage pour un décideur politique que de passer pour un démolisseur de théâtre.

Jean-Marie Pradier
Professeur Emérite

Le théâtre du Lierre a été un des premiers partenaires de l’Association Nationale Cultures du Cœur.

Si, entre 2003 et 2009, nous avons permis à plus d’un million de spectateurs démunis et éloignés des équipements culturels d’avoir accès aux salles de spectacle et équipements culturels c’est grâce à des équipes éclairées comme celle du Lierre qui a toujours intégré à son travail une préoccupation pour les publics qui ne se dirigent pas naturellement vers les lieux culturels.

Serge Saada
Enseignant à la Sorbonne et à Science Po
Concepteur et responsable de la formation à la médiation culturelle de Cultures du Cœur.

Le témoignage intégral

Le théâtre du Lierre a été un des premiers partenaires de l’Association Nationale Cultures du Cœur.

Si, entre 2003 et 2009, nous avons permis à plus d’un million de spectateurs démunis et éloignés des équipements culturels d’avoir accès aux salles de spectacle et équipements culturels c’est grâce à des équipes éclairées comme celle du Lierre qui a toujours intégré à son travail une préoccupation pour les publics qui ne se dirigent pas naturellement vers les lieux culturels.

Dans son intégralité l’équipe du théâtre du Lierre a porté une attention toute particulière aux questions qui traversent notre action : la mixité des publics, la diversité des pratiques culturelles, leur décloisonnement et l’accroissement des moyens et des conditions pour partager les œuvres artistiques.

À plusieurs reprises le Lierre a accueilli notre formation à la médiation culturelle destinée au champ social et, dans ce cadre, nous avons bénéficié de son expérience, de sa connaissance sensible des publics et de sa capacité à transmettre des outils de médiation concrets pour permettre au plus large public d’avoir accès au théâtre.

Il nous semble que l’expérience du Théâtre du Lierre est unique, toujours portée par un esprit de travail et d’ouverture au monde qui s’inscrit dans les plus belles aventures du spectacle vivant.

Serge Saada
Enseignant à la Sorbonne et à Science Po
Concepteur et responsable de la formation à la médiation culturelle de Cultures du Cœur.

 

Je connais Farid Paya depuis plus de vingt ans ; j’ai naturellement suivi son travail au Théâtre du Lierre, et je considère ce travail, au-delà même de son indéniable qualité, comme une forte réponse aux tenants de la pensée unique.

Son approche théâtrale, et plus largement culturelle, nous offre une vision différente ; elle enrichit notre connaissance du théâtre d’aujourd’hui et elle est devenue indispensable dans la diversité de la scène parisienne.

Ce n’est pas en fonction du nombre de spectateurs qu’elle doit être jugée mais dans son action profonde chez des amateurs qui, contrairement aux modes du temps, tiennent davantage au qualificatif qu’au quantitatif. Ce qui est, je le reconnais hélas, un mince argument pour la plupart des décideurs politiques qui nous gouvernent.

Claude Samuel
Journaliste, Président de l’Association pour la création et la diffusion artistique (ACDA).

Le Théâtre du Lierre, une maison ouverte sur le monde.

Au Théâtre du Lierre, la diversité n’est pas un vain mot. Elle est ce qui rapproche. Depuis plusieurs décennies, Farid Paya nous dit l’importance d’un regard curieux et bienveillant porté sur d’autres cultures, d’autres civilisations, d’autres formes d’expression. Plus que jamais, l’enjeu est de taille aujourd’hui.  À la fois enracinées dans la mémoire collective et constamment novatrices, ses créations s’inscrivent dans une tradition magique du temps et de l’espace en abordant des thèmes universels ; dans ce théâtre empreint d’humanité, chacun, quelles que soient ses origines, peut se retrouver. C’est là l’une des forces du théâtre de Farid Paya : “parler” à tous les publics sans jamais céder à la facilité ni renoncer à l’exigence artistique ; rassembler au-delà des différences.

Martine Tridde-Mazloum
Déléguée générale de la Fondation BNP Paribas
Vice-Présidente du Centre français des Fondations
Administratrice de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Le témoignage intégral

Le Théâtre du Lierre, une maison ouverte sur le monde.

Au Théâtre du Lierre, la diversité n’est pas un vain mot. Elle est ce qui rapproche. Depuis plusieurs décennies, Farid Paya nous dit l’importance d’un regard curieux et bienveillant porté sur d’autres cultures, d’autres civilisations, d’autres formes d’expression. Plus que jamais, l’enjeu est de taille aujourd’hui.  À la fois enracinées dans la mémoire collective et constamment novatrices, ses créations s’inscrivent dans une tradition magique du temps et de l’espace en abordant des thèmes universels ; dans ce théâtre empreint d’humanité, chacun, quelles que soient ses origines, peut se retrouver. C’est là l’une des forces du théâtre de Farid Paya : “parler” à tous les publics sans jamais céder à la facilité ni renoncer à l’exigence artistique ; rassembler au-delà des différences.

On en a pour preuve ce que la “maison” du Lierre a su devenir avec le temps. Outil de création, le Théâtre du Lierre est également un lieu ouvert à tous : ateliers de formation, accueil de résidences d’artistes, répétitions ouvertes au public, débats autour des représentations, … Le public est ici accueilli au sens fort du mot : il se sent bienvenu.

Une telle approche aura été et reste un précieux élément d’équilibre de la vie sociale et culturelle du quartier. Lorsque j’ai connu Le Théâtre du Lierre, la Grande Bibliothèque n’existait pas, le Météor non plus. Le Théâtre a grandi avec le quartier, il a contribué à le faire grandir. Mais avec un indice autre que celui du prix du mètre carré : en éveillant  toute une génération à l’importance de l’écoute et du respect de l’autre.

Sans le savoir, Farid Paya est de ceux qui auront guidé mes pas dans la mise en place d’une fondation qui depuis 25 ans n’a de cesse de défendre la création et la parole des artistes, dont beaucoup ont trouvé au Théâtre du Lierre une terre d’accueil. Comme à beaucoup d’autres, il m’a appris l’essentiel : laisser la place à l’inattendu, aux découvertes, aux rencontres. Puissent celles que nous offre le Théâtre du Lierre perdurer longtemps encore.

Martine Tridde-Mazloum
Déléguée générale de la Fondation BNP Paribas
Vice-Présidente du Centre français des Fondations
Administratrice de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

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